Automobile Club du Roussillon

HISTORIQUE DE L’AUTOMOBILE CLUB DU ROUSSILLON

C’est en 1919 que germe l’idée de créer un automobile club dans les Pyrénées Orientales. Quelques amoureux de l’automobile, alors tout nouveau moyen de locomotion, se regroupent en une « Société d’encouragement à l’industrie et au sport automobile ».

Le 26 mai 1920 sont déposés en Préfecture les statuts de l’Automobile Club du Roussillon.

le président fondateur de l'ACR Justin VALLARINO

le président fondateur de l’ACR Justin VALLARINO

Sous la présidence de Justin Vallarino, l’Automobile Club s’installe au 8 place Gambetta, en plein cœur de Perpignan, face à la cathédrale St. Jean.

Dès l’année suivante, l’ACR compte déjà deux cents membres et s’emploie à recruter de nouveaux adhérents.

Regroupé sous la bannière de la Fédération Nationale des Clubs Automobiles de France dirigée par le prestigieux Automobile Club de France, l’ACR a pour mission :

  • d’assister l’automobiliste :
    Les panneaux de l''ACR

    Les panneaux de l »ACR

    • de manière technique
      • en organisant des dépannages
      • en distribuant de 1921 à 1929 du carburant et des lubrifiants, la notion de station service n’existant pas alors.
      • en participant à la signalisation des routes (avec mention sur les panneaux : Don de l’Automobile Club du Roussillon).
      • en proposant la création d’une police routière.
      • en subventionnant les cantonniers pour l’entretien du réseau routier.
    • de manière administrative
      • de 1929 à 1948, par le contrôle du service des examens et la délivrance des permis de conduire et jusque dans les années soixante, des carnets de passage en douane.
  • de créer et développer un esprit club :
    • par la rédaction et l’envoi d’un bulletin de liaison trimestriel.
    • Les maisons recommandées

      Les maisons recommandées

      par la mise en place dès 1929 des fameux panneaux « Maison Recommandée », apposés dans un réseau de partenaires qui assurent un accueil privilégié aux membres. Cette idée, tombée dans l’oubli depuis de nombreuses années, vient d’être reprise par l’actuel président Jean-Pierre Joffre.

    • par son soutien en 1925 au tout nouveau sport automobile sous l’impulsion de la Commission Sportive. Elle organise au début des années trente, des courses de côte en Vallespir, à Montbolo et à Corsavy, des gymkhanas et des concours d’élégance à Argelès-sur-Mer et Vernet-les-Bains. Vous pourrez trouver l’épopée de cette commission devenue en 1945 Association Sportive, à la suite de l’histoire de l’Automobile Club.
  • de développer un rôle de conseil touristique en proposant des itinéraires choisis et en allant jusqu’à délivrer des licences de camping.

Le président fondateur, Justin Vallarino, cède sa charge en août 1930 pour raison de santé et décède quelques mois plus tard. C’est le baron René de Chefdebien qui lui succède et va assurer cette fonction jusqu’en 1953.

Fort de son succès et regroupant près de deux mille membres, décision est prise d’acheter des locaux. En 1937 c’est l’installation du Club dans ses nouveaux murs, mieux situés, toujours dans le même quartier, au 5 de la rue Cité Bartissol qui va vers la Cathédrale.

Dès janvier 1939, six mois avant le début du conflit, ces locaux sont réquisitionnés par le service des transports des troupes françaises ce qui oblige le Club à s’installer rue du Castillet. Mais le 15 septembre 1940, après la débâcle, le service libère les lieux et les laisse dans une situation qui nécessite une profonde remise en état !

Pendant cette période troublée, une des attributions du Club consiste en la délivrance de cartes de circulation et la distribution de tickets de carburant.

Les années d’après-guerre sont marquées par l’existence des Grands Prix. Ces quatre années de succès sportifs ont largement contribué à l’aura du Club tant au niveau national qu’international.

Le nombre de membres continue de croître et atteint 2 300. L’environnement administratif autour de l’automobile se structure et s’organise. Les Ponts et Chaussées assurent l’entretien et la signalisation du réseau, les services préfectoraux prennent eux même en charge la délivrance des permis de conduire.

Ce faisant, le rôle de l’ACR devient plus d’informer et de conseiller que de réaliser. Cependant la délivrance des permis de conduire internationaux reste sous la prérogative du Club.

Au décès du baron René de Chefdebien en mai 1953, le comte Jacques de Lazerme est élu à la présidence. C’est un amateur d’art éclairé, proche de Pablo Picasso. Son hôtel particulier, rue de l’Ange, est devenu aujourd’hui le musée Hyacinthe Rigaud.

Le nombre d’adhérents ne cesse d’augmenter : 4 800 en 1957, 6 300 en 1961.

En 1962 voit la suppression des carnets de passage en douane pour les particuliers, ce qui entraîne pour la première fois une diminution du nombre des membres.

Contrôle technique itinérant dans un Citroën HY

Précurseur, un centre de contrôle technique itinérant dans un Citroën HY est au service de tous les automobilistes. Si le véhicule est conforme, une attestation est délivrée qui permet aux membres du Club de bénéficier d’une réduction sur sa prime d’assurance.

En 1964, l’ACR prend possession de superbes nouveaux locaux, résidence de Catalogne sise sur la place du même nom. Ces locaux sont idéalement placés sur l’axe de la Route Nationale 9 France-Espagne pour la délivrance des carnets de Transport Internationaux Routier réservés aux poids lourds. Ces carnets TIR, créés en septembre 1965, occupent deux secrétaires à temps complet. Elles contribuent également à une aide aux touristes en distribuant des « annuaires de route », en délivrant des bons d’essence et des conseils éclairés.

1965 voit également le début d’une nouvelle forme d’assistance aux automobilistes parcourant l’Europe et le Monde : Europe Assistance. Un service de plus délivré par l’ACR !

Joseph Armangué, après avoir piloté l’Association Sportive, succède à Jacques de Lazerme en avril 1966.

Les activités de l’Association Sportive du Club maintiennent une effervescence certaine par les rallies et courses de côte qu’elle organise.

Le marché européen se mettant en place, la manne des carnets TIR se tarit, la préfecture reprend la délivrance des permis de conduire internationaux, le nombre des adhérents s’amenuise (1 100 en 1978).

L’ACR est contraint d’effectuer quelques déménagements : en 1988 avenue Gilbert Brutus d’abord puis boulevard Georges Clémenceau de 1991 à 1994. Sous l’impulsion de Georges Guibert et Guy Hospitalier, le Club acquiert un nouveau siège en 1996, au 28 cours Palmarole, en face du Palais des Congrès, et petit clin d’œil à l’histoire, au cœur du Circuit des Platanes.

Succédant à Joseph Armangué en l’an 2000, Georges Guibert d’abord, puis Franck Ramonatxo en 2009, continuent à œuvrer pour faire entrer l’Automobile Club du Roussillon au XXIème siècle.

Devant la multitude des services proposés par les assureurs, les banques, les réseaux d’entretien des véhicules, le rôle initial des Automobiles Clubs s’amenuise au point de mettre en danger l’existence même de ces institutions avec la baisse significative du nombre d’adhérents.

Menacé de disparition à la veille de fêter son centenaire en 2020, il fallait rebondir. Une nouvelle équipe s’est mise en place en avril 2017 sous l’impulsion du nouveau président, Jean-Pierre Joffre.

L’objectif de cette nouvelle équipe est de regrouper en son sein l’ensemble des acteurs passionnés, associations diverses, professionnels liés à l’automobile qu’elle soit ancienne, moderne ou de compétition dans un esprit de convivialité et de partage.

Cette nouvelle orientation donne déjà de très bons résultats puisque, en moins d’un an, plus de cent nouveaux adhérents nous ont rejoint, six associations siègent au Comité Directeur et quinze partenaires professionnels en assurent la pérénité financière.

A l’aube de son centenaire, en mai 2020, cette vénérable institution a commencé sa mue pour se parer d’un nouveau costume mieux adapté à la révolution technologique des années à venir !

Jean Bouychou